« L’incertitude n’est pas un obstacle, mais un levier pour l’innovation. »
C’est par cette phrase forte que Sandra Gobert, modératrice et directrice générale de GUBERNA, a ouvert — et clôturé — la première session d’un nouveau cycle de webinaires consacré aux risques géopolitiques. Le message est limpide : une entreprise qui ne développe pas dès aujourd’hui une capacité stratégique à anticiper les chocs géopolitiques s’expose à en subir les conséquences demain.

Une lecture plurielle d’un contexte géopolitique complexe

Autour de la table, trois intervenants aux profils complémentaires : Tom Burin, ancien officier du renseignement et aujourd’hui stratège chez Delta6 ; Barney Jordaan, professeur à la Vlerick Business School, spécialiste de la résolution de conflits ; et Koen De Leus, économiste en chef chez BNP Paribas Fortis.

Dès ses premiers mots, Tom Burin a donné le ton : « Ce que nous vivons n’est pas un accident conjoncturel, mais une reconfiguration structurelle de l’ordre mondial. » Il décrit un basculement de pouvoir entre une puissance établie (les États-Unis) et une puissance montante (la Chine), avec dans son sillage la Russie, l’Iran et la Corée du Nord. L’Europe, dit-il, reste cantonnée à un rôle secondaire et continue trop souvent à détourner le regard des évolutions profondes en cours.

 

Redéfinir la stratégie d’entreprise

Selon Burin, les entreprises belges — et européennes — doivent absolument intégrer ces dynamiques à leurs réflexions stratégiques. « La Belgique est un pays de commerce : 85 % de notre PIB dépend des exportations. Un blocage du détroit de Malacca pourrait paralyser Anvers et Zeebruges. » Pour lui, la résilience passe par une capacité à remettre en question les certitudes d’hier et à repenser les chaînes de valeur, les actifs stratégiques, les dépendances technologiques.

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