L’actionnariat salarié semble être la formule idéale pour renforcer l'engagement des employés et favoriser une croissance durable. Mais est-ce vraiment si simple ? Le Guide du Management Buy Out et de l’Actionnariat Salarié, publié par Anthemis en collaboration avec Wallonie Entreprendre, tente de répondre à cette question. Sous la direction de Sabine Colson et Éric Poncin, ce vademecum explore le sujet de la théorie à la pratique, des belles promesses aux outils concrets. 

Le regard de GUBERNA sur la gouvernance 

Les experts de GUBERNA, l’Institut des Administrateurs, ont également contribué à cet ouvrage. Avec des auteurs comme Rachel Feller, Sandra Gobert, Arnaud Hubert et Konstantinos Sergakis, leur contribution ne se limite pas à fournir un cadre clair pour l’actionnariat salarié. Elle montre aussi comment ce modèle peut être efficacement mis en pratique. En tant que partenaire de ce projet, GUBERNA considère qu’il est de son rôle d’aider à développer un modèle de gouvernance solide qui inspire les entreprises, tout en leur fournissant des outils concrets pour rendre la participation des salariés réellement durable. 

En théorie, cela paraît simple. Mettre en place un système où les salariés acquièrent des actions et voir l’engagement et la motivation atteindre des sommets. Mais comme le souligne GUBERNA : sans un modèle de gouvernance clair, l’actionnariat salarié reste une promesse vide. Que se passe-t-il si les salariés n’ont pas leur mot à dire dans la prise de décision ? Et si personne ne comprend vraiment ce que ces actions représentent ? 

 

Sept principes fondamentaux qui font la différence 

S’il y a bien une chose que le chapitre de GUBERNA met en avant, c’est ceci : sans une base solide, l’actionnariat salarié reste un modèle sans impact réel. Tout repose sur sept piliers essentiels, appelés « invariants de gouvernance ». 

Tout commence par une mission et une vision claires. Une idée séduisante sur papier ne suffit pas ; il faut un récit commun qui aligne les objectifs de l’entreprise avec les intérêts des salariés. Sans cette boussole partagée, l’actionnariat salarié devient un projet sans direction. 

Ensuite, il y a la question de la répartition des rôles. Lorsque les salariés deviennent actionnaires, ils doivent comprendre précisément ce que signifie leur actionnariat et quelles responsabilités y sont liées. Les attentes doivent être claires dès le premier jour. 

La transparence dans la prise de décision et la communication constitue un troisième élément clé. L’actionnariat salarié ne peut fonctionner que si les salariés ont accès aux bonnes informations et sont impliqués dans les décisions pertinentes. La transparence n’est pas une option, c’est une condition indispensable. 

Wallonie Entreprendre

La formation est également essentielle. Les salariés ne peuvent participer activement à la gouvernance que s’ils comprennent ce qu’on attend d’eux. Les entreprises qui n’investissent pas dans la formation ne peuvent raisonnablement pas s’attendre à ce que les salariés remplissent efficacement leur rôle d’actionnaire. 

Un cinquième pilier est la responsabilité sociétale. L’actionnariat salarié doit aller au-delà de la simple participation financière. Il doit s’intégrer dans une stratégie globale qui tient compte de modèles d’entreprise durables et d’une croissance inclusive. 

Cela implique aussi une culture de la confiance : si les salariés ne se sentent pas en sécurité pour exprimer leur point de vue, toute tentative de participation est vouée à l’échec. 

Enfin, il y a la nécessité d’un engagement durable. L’actionnariat salarié ne doit pas être considéré comme une récompense temporaire ou une simple expérience. C’est un processus stable, continu et en constante évolution. 

De l’étude au guide pratique 

En 2022, Wallonie Entreprendre (alors encore une cellule de SoGePa) a lancé une étude approfondie sur les possibilités de l’actionnariat salarié. Sous la direction de Jérôme Danguy, Frédéric Erpicum et Lionel Persyn, le paysage a été méthodiquement exploré. Cette première analyse a rapidement débouché sur des projets concrets chez Technord et Automation & Robotics, soutenus par Wallonie Entreprendre et précédemment par la SRIW. 

Le besoin d’un guide pratique est alors apparu évident. Ce vademecum, construit grâce aux contributions d’experts et de dirigeants d’entreprise, a été minutieusement coordonné par Claudia Vella, issue de Wallonie Entreprendre. Ce n’est pas un ouvrage théorique, mais un guide pratique destiné aux entreprises qui veulent réellement mettre en place un actionnariat salarié efficace. 

Bon à savoir : 

Les auteurs du Guide du Management Buy Out et de l’Actionnariat Salarié ont décidé de reverser l’intégralité de leurs droits d’auteur à DUO for a JOB. Cette association met en relation des jeunes chercheurs d’emploi issus de l’immigration avec des mentors expérimentés qui les accompagnent dans leur recherche d’emploi. 

Le concept est simple : un jeune et un mentor forment un duo et se rencontrent chaque semaine pendant deux heures sur une période de six mois. Les résultats sont impressionnants : plus de 8 500 jeunes ont déjà été accompagnés, et 70 % d’entre eux ont trouvé un emploi, un stage ou une formation. De plus, 93 % d’entre eux se sentent plus confiants et mieux préparés pour le marché du travail. 

Pour en savoir plus sur cette initiative inspirante : www.duoforajob.be. 

Informations pratiques : 

Titre : Guide du Management Buy Out et de l’Actionnariat Salarié 
Éditeur : Anthemis 
À l’initiative de : Wallonie Entreprendre 
Coordination : Sabine Colson et Éric Poncin 
Contributions de : GUBERNA (Rachel Feller, Sandra Gobert, Arnaud Hubert, Konstantinos Sergakis) et divers experts et dirigeants d’entreprise 
Pour commander : Site web d’Anthemis