La gestion d'une startup nécessite une attention particulière et des moteurs spécifiques

Les fondateurs et les déclencheurs de startups n'ont généralement qu'une vague idée des finesses des processus de bonne gouvernance. Parce qu'ils sont (devraient être) entièrement occupés par leur produit ou service, leur réseau, leur marché, leur technologie, leur financement et leurs échéances, ils s'en soucient généralement très peu. 

Pourtant, toute entreprise doit être gérée et contrôlée conformément aux règles de la loi sur les sociétés et aux recommandations des codes de gouvernance d'entreprise et de la littérature professionnelle. 

Heureusement, ce qu'on appelle la  bonnen gouvernance d'entreprise offre des avantages à tous les types d'entités juridiques, indépendamment de leur taille, de leur âge ou de leur type. 

Il en va de même pour les start-ups. (Et définissons ici une startup comme une entreprise jeune mais ambitieuse comptant moins de 10 employés, dont le total du bilan est inférieur à 700 000 euros et dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur à 350 000 euros). 

En raison des incertitudes et de la fragilité intrinsèque d'une startup, un conseil d'administration expérimenté peut constituer une solide incitation à faire les choses essentielles correctement dès la première fois ! 

1. Décider du mode de gouvernance de l'entreprise. Mais sachez qu'une bonne gouvernance d'entreprise commence aussi au démarrage avec un conseil d'administration compétent et actif. 

2. Le conseil d'administration ne doit pas être trop grand : trouvez des administrateurs indépendants, envisagez la diversité (des sexes) et faites en sorte qu'ils soient tous enclins à la même éthique et aux mêmes valeurs. 

3. Étant donné que la direction a peu d'expérience en matière d'entreprise et de gouvernance, le président et tous les autres administrateurs devraient apporter l'expérience indispensable en matière d'entreprise et de gouvernance. Entourez-vous de spécialistes (externes) du droit des sociétés, de la comptabilité et de l'information financière... Ou mieux encore : nommez les administrateurs en fonction des compétences et des connaissances dont vous avez besoin. 

4. Dans un souci d'apprentissage et de continuité, il est préférable de nommer les administrateurs immédiatement pour plusieurs années. GUBERNA peut vous aider à cet égard. 

5. Idéalement, le président devrait être un administrateur indépendant qui peut également encadrer et conseiller le directeur général. 

6. Quatre ou cinq réunions par an suffisent amplement. Les comités ne sont pas encore vraiment nécessaires. Mais il va de soi que les administrateurs restent disponibles pour assister à une réunion supplémentaire si cela s'avère vraiment nécessaire. 

7. Essayer d'éviter que le conseil des gouverneurs n'ait à organiser toutes sortes d'activités semi-opérationnelles ad hoc, en particulier à court terme. Ce n'est vraiment pas son rôle d'éteindre constamment des incendies. 

8. Sur la base d'informations correctes, laisser les directeurs regarder un peu plus loin dans les différents domaines politiques : la qualité des informations et des sujets de discussion fournis est plus importante que leur quantité. 

Ainsi, une startup doit non seulement faire face à toutes les tâches managériales essentielles des grandes entreprises, mais aussi aux opportunités et aux défis spécifiques qui lui sont propres ! 

Parce que les startups, par définition, opèrent dans un environnement de produits dynamique et en évolution rapide, parfois même perturbateur. Le fait qu'il n'y ait pratiquement pas de données ou de références (de marché) disponibles entraîne également une incertitude supplémentaire. Pourtant, malgré les risques élevés, les décisions stratégiques doivent souvent être prises rapidement parce qu'elles doivent croître et apprendre vite. 

Ces points de différence avec d'autres entreprises nécessitent une approche de gouvernance spécifique de la part des administrateurs, très proches de la direction. 

D'autre part, comme dans d'autres entreprises de plus grande taille, le conseil d'administration devrait.. : 

• se conformer à tous les aspects juridiques de la SA ou de la BV et à toutes les règles sectorielles ; 

• remplir les mêmes devoirs et responsabilités : définir conjointement la stratégie, effectuer le contrôle et surveiller la marche générale des affaires ; 

• superviser le fonctionnement général et sûr de l'entreprise ; 

• définir la vision et la mission et contrôler la culture générale de l'entreprise et le programme de développement durable. 

Par conséquent, l'application de la gouvernance d'entreprise dans une startup est à la fois une nécessité et une bénédiction. 

Une nécessité parce qu'elle garantit un meilleur respect des obligations. 

Une bénédiction parce que la gouvernance peut ainsi contribuer de manière substantielle au succès de l'entreprise.  

Mais la gouvernance ne peut pas garantir le succès.  Elle permet d'éviter que la startup ne coule rapidement à cause d'une mauvaise gouvernance. Malheureusement, c'est encore trop souvent le cas... 

Contact: 

Catherine Delanghe: catherine.delanghe@guberna.be 

Olivier Braet: olivier.braet@guberna.be 

Cette contribution est basée sur le livre “Corporate governance in startups” de Luc Sterckx.